Tout va si vite aujourd’hui que nous vous proposons de vous arrêter, ne serait-ce que le temps d’une lecture, et de poser vos yeux sur le monde d’Avant, simplement pour le regarder.
Si vous vous promenez sur la route de Fontenelle, avez-vous remarqué la présence de ce petit édifice que l’on nomme la Chapelle de la Motte ?
A première vue, il nous semble petit, coincé entre des terrains et plutôt mal en point. S’il a été restauré à plusieurs reprises, il ne peut dissimuler son grand âge. Son existence est attestée dès le XVè siècle et depuis, il n’a eu de cesse d’accompagner les villageois dans leur quotidien, leurs processions et leurs prières.
La simplicité du lieu invite au recueillement.
Une douce quiétude vous envahit lorsque vous regardez le fin clocher, les portes joliment dessinées en accolade et les petites ouvertures. Mais surtout, peu importe vos croyances, approchez-vous et découvrez l’intérieur de la chapelle dont les stigmates du temps émeuvent particulièrement : un autel de couleur blanche et dorée, des statues et des tableaux simples mais élégants, une voûte bleu nuit constellée d’étoiles, des tomettes usées par les pas des fidèles et des chaises portant les noms des familles de Fontaine-Française.
Le charme est désuet mais il est touchant. On en oublierait presque la légende ! Bâtie sur une motte de terre qui abritait un cimetière mérovingien, la chapelle a été édifiée à l’endroit où une statue en bois de la Vierge aurait été découverte. Enfouie sous une touffe d’herbes que les vaches venaient paître, la statue avait été sortie de terre mais chaque jour elle disparaissait de son socle et retournait sous la touffe qui devenait alors de plus en plus belle.
La statue a aujourd’hui disparu et les fidèles ont déserté le lieu qui a perdu de sa superbe. Mais devons-nous pour autant l’abandonner définitivement ? Si la chapelle a su accueillir en son seing et réconforter des générations de Fontenois, elle mérite aujourd’hui qu’à notre tour, nous lui apportions notre soutien et lui redonnions une place dans la communauté.
Le patrimoine local est une richesse qui relie les hommes de manière intemporelle et universelle, et nous devons en prendre conscience. L’avenir ne se construit pas sans le passé.
Le monde d’Avant n’est pas révolu, il est dans nos cœurs, il est notre ADN, alors préservons-le !